Importante miniature du «  Shahnameh Tabbagh » : Iskandar réconfortant Dara mourant

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Importante miniature du «  Shahnameh Tabbagh » : Iskandar réconfortant Dara mourant
Inde du Nord ou Mysore, fin XVIIIe siècle Gouache et or sur page de manuscrit sur papier épais. Texte sur 6 colonnes à encadrement de filets dorés, de 29 lignes par page. La miniature, bordée d’une ligne de texte en haut et en bas, illustre une scène d’un Shahnameh de Firdousi. Au premier plan, Iskandar soutient Dara gisant, allongé contre lui, sous le regard de princes et de soldats. A l’arrière-plan, derrière une colline, les armées se tiennent avec deux drapeaux, dont l’un orné de « lèvres de Bouddha » ou double-bandes tigrées stylisées. Le cadre ancien porte au revers une vieille étiquette numérotée « 214». Dim. : page : 49.5 x 33.8 cm ; Dim. texte : 36.5 x 24 cm ; miniature : 34 x 24 cm Provenance : Georges Tabbagh (Alep, Syrie 1867 - Paris 1957), grand collectionneur, antiquaire et donateur parisien ; Maurice Chaltiel, ingénieur (né à Neuilly-sur-Seine 1923). La miniature est listée sur son inventaire d’assurance en date du 14 avril 1970. La miniature présentée ici provient d’un très grand manuscrit (50 x 35 cm environ), notoirement connu sous le nom de « Shahnameh Tabbagh » du nom de son ancien propriétaire. La très belle composition de la page, structurée en registres, rend la scène tout à la fois majestueuse et dramatique. La taille importante des personnages est caractéristique de ce manuscrit, et les yeux très soulignés suggèrent une origine indienne. Le manuscrit a été dispersé par Tabbagh sans qu’il ait été fait mention d’un colophon et le style très particulier des miniatures a suscité diverses suggestions quant à son origine, d’abord pressentie comme persane, puis indienne ou Cachemire du XVIIIe siècle. Une analyse scientifique menée en 2003 par Axelle Deleau sur des pigments de pages du musée du Louvre indique la présence de péori dans le jaune du Shahnameh dit Tabbagh, pigment que l’on ne retrouve qu’en Inde. Cette information publiée par Charlotte Maury (Sophie Makariou (ed.), Les Arts d l’Islam au musée du Louvre, Paris, 2012, note 74 p. 432-512) confirme l’attribution à l’Inde. Plus récemment, Barbara Brend et Charles Melville (Epic of the Persian kings : the art of Ferdowsi’s Shahnameh, the Fitzwilliam Museum, Cambridge, I.B. Tauris, 2010, n° 101 p. 232) ont suggéré que cet imposant Shahnameh aurait pu être commissionné à Mysore par Tipu Sultan dont on connaît l’intérêt pour cette épopée littéraire. Le drapeau qui flotte ici à l’arrière-plan pourrait évoquer le motif de bandes tigrées stylisées cher à Tipu Sultan (1750-1799) et pourrait corroborer cette attribution, étayée par la taille importante du manuscrit qui suppose un commanditaire de très haut rang. Plusieurs pages de ce manuscrit sont répertoriées. Parmi celles-ci : Dans des musées : - Deux furent données par Tabbagh en 1927 au musée du Louvre, Paris (n° inv. OA 7887 et 7888) (voir : I. Stchoukine, Les miniatures persanes, musée national du Louvre, 1932, n°LVI et LVII pl . XXX, M. Bernus-Taylor, l’Islam dans les collections nationales, Grand Palais, Paris, 1977, n° 432 p. 195 et Sophie Makariou (ed.), Les Arts de l’Islam au musée du Louvre, Paris, 2012 n°257 p. 433 ; - Une est au British Museum, entrée en 1928 (Barbara Brend et Charles Melville, Epic of the Persian kings : the art of Ferdowsi’s Shahnameh, the Fitzwilliam Museum, Cambridge, I.B. Tauris, 2010, n° 101 p. 232) ; - Deux miniatures sont publiées par E. Blochet, Musulman Painting XIIth-XVIIth century, Londres 1929, pl. CLXIX et CLXX. Celle illustrée pl. CLXIX entra dans la collection Binney et fut publiée par B.W. Robinson, « Rothschild and Binney Collections : Persian and Mughal arts of the Book » dans Persian and Mughal Art, Colnaghi’s, 1976, n°64 p. 87 ill. p. 156 ; Quant à celle illustrée pl. CLXX dont on semblait avoir perdu la trace, elle est réapparue récemment de façon anonyme à Londres chez Christie’s South Kensington le 11 avril 2014, n° 37, sans attribution ni référence aucune ; - Une page de la collection Pozzi est entrée par legs au musée d’art et d’histoire de Genève en 1971 (Basil W. Robinson, Jean Pozzi, l’Orient d’un collectionneur, exposition musée Rath, Genève, 1992, n° 528 p. 199, ill. p. 353) ; - Une page est au Museum Für Islamische Kunst de Berlin (inv. Nr. I. 7021) (voir le catalogue d’exposition par Julia Gonnella et Christoph Rauch, Heroische Zeiten : Tausend Jahre Persisches Buch der Könige, Pergamonmuseum, Berlin, 2011, n° 75 p. 156) ; - une page représentant Rostam combattant le dragon est conservée au musée de l’Université de Harvard (n°1948.61) (voir note 72 p. 512 dans Sophie Makariou (ed.),op.cit.). En ventes publiques : - Neuf pages furent vendues à Drouot, Paris, par Maître J. Chalvet de Recy (expert A.M. Kevorkian), Importante collection de miniatures orientales, 26 octobre 1973, n° 59 à 67 (dont la n° 59 est publiée dans Blochet pl. CLXIX p
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